Galilée et le prix du doute

Edito du dernier journal d’A Rocha Suisse spécial “Climat” (octobre 2015)

Ce que nous vivons actuellement avec le réchauffement climatique a d’étonnantes similitudes avec ce qu’a vécu Galilée à son époque : bien que ne possédant pas de preuve directe, ses observations scientifiques l’ont amené à soutenir le modèle héliocentrique du système solaire. Le fameux procès qui s’en est suivi n’a pas été d’ordre scientifique, mais idéologique. Les tenants de l’ordre établi craignaient de perdre leurs acquis. Mais l’on ne peut pas tricher longtemps avec les faits.

Aujourd’hui, nous assistons au même phénomène : face aux preuves de plus en plus écrasantes de l’origine humaine du réchauffement climatique, les sceptique n’ont plus que des mensonges et des idéologies scabreuses qui mettent en lumière leurs motivations : garder le plus longtemps possible l’ordre actuel qui leur procure richesses et privilèges. Et semer le doute. Ce jeu dure depuis une dizaine d’années. Il doit s’arrêter. Ceux qui soutiennent encore que le Soleil tourne autour de la Terre ne sont plus classés parmi les libre-penseurs, mais parmi les idiots.

Mais cette fois, l’Église est, dans son écrasante majorité, du bon côté. La dernière encyclique du pape François arrive à point nommé, de même que l’engagement du Cap du côté évangélique. Quant aux derniers résistants, on prétend que le ridicule ne tue pas. Le réchauffement climatique et ses nombreuses victimes nous montrent le contraire. Combien de morts sur la conscience faudra-t-il aux climato-sceptiques pour venir à bout de leur entêtement? Il est temps de mettre tous nos efforts, au niveau local comme planétaire, pour abandonner définitivement les énergies fossiles, laisser le carbone dans le sol, et écarter le spectre d’un réchauffement destructeur pour toute la création.

Steve Tanner, Directeur exécutif A Rocha Suisse