Pourquoi nous devons immédiatement abandonner les énergies fossiles
Depuis la Genèse de notre planète, le CO2 atmosphérique est le principal régulateur de la température sur Terre. C’est le gaz à effet de serre le plus stable et le plus abondant. Sans lui, notre planète serait congelée. Au contraire, une haute concentration génère des températures fatales pour les espèces actuelles. La régulation du CO2 est complexe, car ce gaz interagit avec la vie en fournissant le carbone aux plantes et micro-organismes de la biosphère. Le CO2 provient des volcans, qui en relâchent régulièrement dans l’atmosphère. Il interagit avec les océans et la biosphère, qui en stockent 50 fois plus, et il termine fossilisé en calcaire (en mer) ou en tourbière (sur terre, origine du charbon et pétrole), des processus qui se déroulent sur des centaines de millions d’années.
Dans un tel système, les perturbations externes (cycles solaires, éruptions volcaniques majeures) provoquent de faibles variations de température qui déclenchent des instabilités importantes dans les stockages et échanges de CO2 entre l’atmosphère, les océans et la biosphère. Le CO2 ainsi libéré (augmentation de température) ou stocké (diminution) a un effet levier sur le climat bien plus important que les perturbations d’origine. Ceci explique pourquoi des cycles solaires de faible variation provoquent des glaciations, au travers de l’action du CO2.
Depuis 10’000 ans, nous nous trouvons dans une période chaude, avec 280 ppm de CO2 et une température 2° au-dessus de la moyenne des 3 derniers millions d’année (les périodes de glaciation ont 200 ppm de CO2 et 5° de moins). Ces 70 dernières années, l’humanité a libéré du CO2 dans l’atmosphère à un rythme 50 à 100 fois supérieur aux volcans. Il est passé de 280 à 410 ppm. Les effets de cette libération si importante et brusque vont être amplifiés par l’effet levier des échanges. Dès lors, l’abandon immédiat et définitif des énergies fossiles est notre seule option pour stabiliser le CO2 atmosphérique et donc limiter l’augmentation de température globale, qui pourrait être de 7 degrés en 2100 et 10 degrés par la suite, si nous ne changeons pas. De tels niveaux compromettront la survie de la plupart des espèces sur Terre, dont l’homme. Nous nous trouvons donc bien dans un état d’urgence climatique et avons un devoir moral d’agir pour nos descendants et la création tout entière.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), « Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) » en anglais, est un organisme intergouvernemental et scientifique qui résume l’état actuel des connaissances sur le changement climatique et l’évalue d’un point de vue scientifique tous les six ans.
Éléments du dernier rapport (sixième) en 2022.
Sans un renforcement des mesures de protection du climat à l’échelle mondiale, les émissions de gaz à effet de serre continueront d’augmenter et conduiront très probablement à un réchauffement mondial de 3,2 °C d’ici 2100.
Plus d’informations sur le site français du GIEC.
Les impacts du réchauffement climatique sur la biodiversité sont extrêmement préoccupants. Le rapport WWF 2024 révèle que les populations de vertébrés sauvages ont chuté en moyenne de 73 % depuis 1970, avec des pertes particulièrement graves dans les écosystèmes tropicaux, déjà vulnérables. Cette extinction est accélérée par le réchauffement climatique, la déforestation et la destruction des habitats.
La vitesse actuelle du réchauffement – entre 2 et 4 degrés d’ici 2100 selon les prévisions – dépasse la capacité d’adaptation de la plupart des espèces. Dans les océans, l’acidification liée à l’augmentation du CO₂ affaiblit des espèces essentielles comme le corail et le krill, dont la disparition pourrait entraîner un effondrement de la chaîne alimentaire marine.
En Suisse, la situation est tout aussi alarmante. D’après l’OFEV, près de la moitié des habitats naturels et environ un tiers des espèces sont actuellement menacés, en grande partie en raison de la perte et de la fragmentation des milieux naturels, des changements climatiques, et des pressions humaines. Les espèces, contraintes de migrer en altitude pour survivre, subissent des pertes d’habitat, tandis que les sécheresses et les canicules fragilisent les forêts, réduisant leur capacité à réguler l’eau et à protéger les sols. Ces changements augmentent le risque de disparition de plus de la moitié des espèces en Suisse d’ici 2100, mettant en péril la résilience des écosystèmes locaux.
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